L'hôpital d'Aix adopte l'hypnose contre la douleur

Une partie du personnel est formée à cette technique pour une prise en charge globale du patient.

C'est une première en France. L'hôpital d'Aix-en-Provence adopte l'hypnose médicale. L'établissement l'a incluse dans son approche globale de la prise en charge du patient et il est en train de former à cette technique une partie de son personnel. Le but est qu'il y ait dans chaque équipe, quel que soit le service, au moins un binôme médecin-infirmier référent hypnose. C'est une première étape. L'objectif est que la technique se diffuse parmi les 800 personnels soignants.

«Le progrès médical, ce n'est pas seulement les scanners ou les appareils de pointe, mais aussi ce type de technique», souligne Joël Bouffiès, le directeur de l'établissement. Pour lui, «la prise en compte de la douleur est devenue une problématique majeure. Elle ne doit pas être traitée que par des méthodes invasives ou des médicaments, mais également par des méthodes complémentaires».

Le programme de formation mis en place avec un cofinancement de la Fondation Apicil porte sur 60 personnes, pour un coût de près de 40.000 euros. Mais il sera renouvelé, assure Joël Bouffiès. «C'est efficace. Ce n'est pas un coût mais un bénéfice puisque ça améliore l'état du patient, la relation patient-soignant et évite d'autres coûts.»
Une «bulle» contre la douleur


Philippe F. en témoigne: atteint d'une sclérose en plaque, il souffre de manière continue. Le recours à l'hypnose médicale délivrée lors de séances au centre antidouleur de l'hôpital a changé sa vie. D'autant qu'il n'a besoin que de deux séries d'une dizaine de séances chaque année. Entre-temps, il pratique l'autohypnose. «Avant, on ne me proposait que des neuroleptiques. Mon neurologue m'avait répondu que c'était normal que j'aie mal!» Philippe F. n'a pas accepté cette fatalité et a cherché autre chose. «L'hypnose me permet de me retirer dans une bulle», explique-t-il. Il y a recours au travail, en voiture, ou chez lui, dès que la douleur devient insupportable: «Je m'installe confortablement et je commence par des respirations profondes puis je vais en imagination dans des endroits clés pour moi. Je monte un escalier, j'ouvre une porte et je me retrouve dans un endroit bucolique sous un arbre où je m'envole.»

«À l'hôpital, la séance peut durer de 5 minutes, aux urgences par exemple, à 45 minutes. Il s'agit de guider par la voix le patient par des suggestions afin de l'aider à se connecter à ses ressources internes de bien-être et de détente et à modifier ses perceptions, émotions, pensées et comportements limitant», explique Christine Conti-Zolin, psychologue à l'hôpital.


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